Olivier Dessibourg analyses on “Le Temps” four cases (three very recent and one in 2014) that gave science journalists a “new role”: to do an in-depth post-publication “peer-review” in situations in which the “official” peer-reviewers didn’t completely fulfill their role.
Pour faire connaître leurs dernières découvertes, certains chercheurs n’hésitent pas à court-circuiter le système de révision par les pairs (le «peer-review») en sollicitant d’abord les médias. Une façon d’inverser le processus habituel de validation qui leur permet de gagner immédiatement en notoriété. Sans filet et dans l’urgence, les journalistes sont ainsi de appelés de plus en plus à jouer le rôle de «peer-reviewers»
«L’être humain a un nouveau cousin: Homo naledi». «Première spermatogénèse in vitro » «Premier test validé cliniquement, qui identifie les femmes à risque de développer une thrombose sous contraception orale». «Première preuve directe de l’inflation cosmique après le Big Bang».
Qu’ont en commun ces quatre nouvelles, qui ont récemment fait autant de gros titres dans la presse? Elles ont suscité un emballement médiatique avant que, quelques temps plus tard, une analyse détaillée n’en révèle des aspects plus discutables voire critiquables. Le nouvel hominidé, d’abord, ne pouvait être daté et sa parenté avec Homo sapiens s’est avérée loin d’être évidente, si bien que les conclusions de cette enquête archéologique ont été remises en question. La méthode pour fabriquer les spermatozoïdes en éprouvette, elle, n’a pas encore été publiée dans une revue scientifique, faisant douter certains experts. Idem pour le test génétique des thromboses, dont les données restent pour l’heure propriété de la start-up qui l’a développé. Pareil enfin pour l’histoire de la signature du Big Bang, où la publication des résultats restait pendante.
Dans chacune de ces quatre situations pourtant, les scientifiques ont sollicité les médias, parfois massivement. Pour quelles raisons?